Un clausier est le petit frère inséparable des modèles de contrat. Outil juridique par excellence, il rend service aux juristes qui y voient un gain de temps dans la rédaction des contrats. Mais, ce clausier est aussi un moyen de rendre autonomes les opérationnels dans la contractualisation.
Si vous traitez une certaine volumétrie de contrats et que vous en avez marre de courir après les clauses, ce qui va suivre devrait vous intéresser. Prêt à construire un clausier qui envoie du bois ? Alors, let’s go !
Sans grande surprise, un clausier est un outil qui regroupe les clauses contractuelles que vous allez utiliser lors de la rédaction de vos contrats. Bien sûr, certaines devront être personnalisées en fonction du contexte dans lequel vous évoluez.
Votre “boîte à clauses” a un triple objectif :
Au fait, sauriez-vous définir ce qu’est une clause ? Il s’agit d’une mention écrite qui précise les droits et les obligations de chaque partie dans un contrat.
Nous avons les clauses générales ou communes à tous les contrats comme les obligations des parties ou la durée des contrats. Il existe aussi des clauses plus pointues sur la résiliation du contrat, la confidentialité, la propriété intellectuelle, la responsabilité ou bien encore les clauses de non-concurrence.
1- Identifiez les contrats les plus récurrents
Rares sont les contrats qui sortent de l’ordinaire. 95% du temps, ils tournent autour des mêmes préoccupations :
Selon les secteurs dans lesquels vous évoluez, il en existe sûrement d’autres. À vous de bien définir vos “contrats du quotidien” qui plombent un peu (trop) vos journées.
2- Listez les clauses utiles de façon exhaustive
Cette étape fastidieuse (voire ennuyeuse) est l’une des plus importantes. Ici, vous allez vous situer dans l’un des deux cas de figure suivant :
3- Rédigez chacune des clauses
Chaque clause doit être rédigée de façon claire et limpide. Le plus important est que votre interlocuteur comprenne les termes du contrat et que vous soyez en mesure d’expliquer avec facilité la portée d’une clause.
Par conséquent, assurez-vous que :
4- Formalisez un clausier par type de contrat
Quel est le point commun entre un CDI et un contrat de vente ? Réponse : aucun. Ainsi, prévoyez un clausier par modèle de contrat, cela évitera à vos équipes de rechercher THE clause parmi les centaines existantes.
Par ailleurs, un type de contrat correspond à une fonction au sein de l’entreprise. L’idée est donc de mettre entre les mains de chaque opérationnel le bon contrat avec les clauses adéquates (ne lui compliquez surtout pas la tâche !).
5- Impliquez vos équipes
Le clausier, au même titre que les modèles de contrat, est un moyen formidable pour autonomiser les équipes et insuffler une culture juridique au sein de l’entreprise.
Mais, tout outil demande une implication de la part de vos collaborateurs et le clausier n’échappe pas à la règle. Pour atteindre votre but, mettez en avant les avantages de ce dernier : gain de temps, moins de charge mentale, allégement du travail administratif !
Une fois que vous avez leur attention ? Formez-les. Expliquez-leur quelles sont les clauses incontournables, celles qui sont favorables au projet et celles sur lesquelles les négociations peuvent se jouer.
1- Ne pas mettre à jour le clausier
Comme les yaourts, le clausier a une date de péremption. On exagère un peu, mais le clausier va vieillir au gré de la réglementation, de la jurisprudence, des nouvelles pratiques et de vos besoins. À vous de lui donner un coup de jeune au bon moment.
A défaut ? Vous risquez d’utiliser des clauses qui vous fragilisent. La seule solution ? Mettre en place une veille active en suivant les actualités des sites du service public, en faisant appel à votre avocat ou en confiant le bébé à Angelaw !
2- Ne pas adapter les clauses à chaque situation
Ce risque sera largement diminué si vous prévoyez un clausier par type de contrat. Si tel n’est pas le cas, les clauses seront surtout inadaptées aux circonstances et peu exploitables en cas de litige.
L’autre écueil à bannir : la clause trop généraliste qui laisse la porte ouverte à l’interprétation. En somme, la précision est mère de toutes les vertus, surtout lorsque les relations contractuelles s’emballent et que les tensions arrivent.
3- Négliger la clarté des clauses
Si votre clausier comporte des clauses incompréhensibles, vous pouvez être sûr que :
Ne pensez pas que les formules alambiquées sont la norme. Chez Angelaw, nous prônons le langage juridique clair et nous sommes de grands adeptes de la célèbre formule de Nico*, “ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément.”
*Nicolas Boileau
Issue d'un parcours de juriste, Charlotte est aujourd'hui la plume d'Angelaw. Elle explique et vulgarise le monde des legaltech sur les réseaux grâce à ses mots.